Depois de mais de quarenta anos fora do comando militar da NATO o Presidente Francês Nicolas Sarkozy confirmou no passado dia 11 a aproximação aos EUA e a negação do esterótipo anti-americano que é atribuído à República Francesa. A França volta assim ao comando integrado da NATO (decisão que irá ser oficializada após confirmação pelo Parlamento francês).
Nicolas Sarkozy reafirmou no seu discurso a vontade e a necessidade de um comprometimento total da França na Aliança Atlântica, manifestando a sua crença de que tal vai significar o aumento do peso da Europa na estrutura militar da organização. “Codiriger plûtot que subir”foi a mensagem central que o Chefe de Estado francês transmitiu no discurso do anúncio da decisão:
Em baixo podem encontrar excertos de um discurso que certamente irá ter consequências, não só internamente para a Organização do Tratado do Atlântico Norte, mas também para a União Europeia ao nível da evolução da Política de Defesa e Segurança Comum.
"(…) Ce que j'ai découvert, c'est que, alors que nous sommes dans l'OTAN – car nous y sommes –, il y a bien peu de personnes qui le savent. S'il y a bien une "rupture", c'est bien la transparence de ce gouvernement dans les décisions qu'il assume ! (…) Notre réflexion stratégique ne pouvait rester figée dans un monde où les conditions de notre sécurité ont radicalement changé et vont continuer de changer. Un concept stratégique n'est pertinent que s'il est adapté à la situation que notre pays peut connaître.
(…) Il fallait remettre en cause nos certitudes, et, plus difficile, nos habitudes, nos complaisances. C'est souvent ce qu'il y a de plus difficile en France. Or le monde change. La France doit donc changer pour rester elle-même (…). La France sait aussi qui sont ses alliés et qui sont ses amis : nos amis et nos alliés, c'est d'abord la famille occidentale. Les conditions de l'indépendance, c'est d'abord de savoir où est sa famille.
La France est et restera indépendante dans ses choix. Mais, dans le monde moderne, les réponses aux menaces seront, dans la plupart des cas, collectives. Ce sont l'Union européenne et l'Alliance atlantique, les deux piliers de notre défense et de celle de
l'Europe, qui en sont les cadres privilégiés (…).
Rappelons-le : nous sommes membres fondateurs de l'Alliance atlantique, née il y a soixante ans exactement. Nous ne l'avons jamais quittée. Elle est et reste un élément central de notre politique de défense et de sécurité, avec un engagement fondamental : celui de l'assistance mutuelle en cas d'agression. Et ce n'est certainement pas les Français qui vont s'inquiéter d'avoir un accord avec les Etats-Unis au cas où nous serions agressés, alors que les Américains sont venus nous sauver deux fois !
Notre position n'est pas comprise de nos alliés. Notre incapacité à assumer au grand jour notre position dans l'Alliance jette le doute sur nos objectifs. Résultat, nous avons une Alliance qui n'est pas assez européenne et une Europe de la défense qui ne progressait pas comme nous l'espérions.
Le moment est donc venu de mettre fin à cette situation, car c'est l'intérêt de la France et c'est l'intérêt de l'Europe. En concluant ce long processus, la France sera plus forte et plus influente. Pourquoi ? Parce que les absents ont toujours tort. Parce que la France doit codiriger plutôt que subir. Parce que nous devons être là où s'élaborent les décisions et les normes, plutôt qu'attendre dehors qu'on nous les notifie : parce qu'une fois rentrés, nous aurons toute notre place dans les grands commandements alliés.
Parce que, alors que l'Alliance va redéfinir son rôle et ses missions, je veux que la France pèse de tout son poids dans cette réforme. Il faut en finir avec l'illusion qu'en nous mettant la tête dans le sable, nous nous protégeons de quoi que ce soit. L'Europe elle-même sera plus forte dans l'Alliance. On dit que l'OTAN est dominée par les Etats-Unis. Et comment veut-on que les Européens y jouent tout leur rôle si la France reste en dehors ? Il faut renforcer le poids de l'Europe dans l'OTAN.
A l'heure de conclure, j'assume mes responsabilités de chef de l'Etat et de chef des armées, pour le bien de notre pays, pour sa sécurité. (…) Une question centrale a été mise en avant : celle de notre indépendance nationale. (…) Nos forces armées sont et resteront nationales, car elles sont l'expression ultime de notre souveraineté. Elles ne pourront être intégrées dans aucune armée supranationale dont la responsabilité nous échapperait. Et d'ailleurs, personne n'en veut. Mais c'est l'intérêt de la France d'être au cœur d'un réseau dense de solidarités et d'alliances.
Certains me disent que ce choix serait une trahison du général de Gaulle. Un "alignement sur Washington". Une remise en cause de notre vocation à dialoguer avec la Russie ou les pays du Sud. Ou encore que la France s'engagerait dans une "guerre des civilisations" contre les musulmans. Et même que, si nous avions été dans le commandement intégré, nous aurions été forcés de participer à la guerre contre l'Irak en 2003 ! Mensonges ! Mensonges ! Contrevérités !
Qui peut prétendre savoir ce que ferait aujourd'hui le général de Gaulle ? Et croit-on qu'il aurait fait en 1966 la politique de 1923 ? Oui, nous sommes les alliés des Etats-Unis, mais des amis debout, des alliés indépendants et des partenaires libres. J'assume que dans le monde moderne on doit pouvoir changer des décisions prises il y aura bientôt cinquante ans. Faudrait-il, au nom de l'héritage gaulliste, renoncer au traité de non-prolifération que de Gaulle rejetait ? Ou refuser que nos amis allemands stationnent un régiment en France ? Et ne rien toucher à nos accords de défense avec l'Afrique et y conserver des bases obsolètes ? (…)
Dire que le rapprochement de la France avec l'OTAN aurait conduit la France en Irak est un mensonge honteux! La semaine prochaine, le 17 mars, notre débat national va se conclure au Parlement. La rénovation de nos relations avec l'OTAN n'est pas une question isolée. Elle est un élément, parmi d'autres, d'une politique étrangère et européenne, et d'une politique de défense et de sécurité. (…) Après avoir pris connaissance du débat, j'écrirai à nos alliés pour les informer de ma décision. Nous nous retrouverons ensuite à Strasbourg et Kehl, sur le Rhin. (…) Angela Merkel et moi y accueillerons le sommet du soixantième anniversaire de notre alliance.
Ce sera un grand moment d'amitié franco-allemande, d'unité européenne et de partenariat transatlantique. Le rapprochement de la France avec l'OTAN est un grand élément de l'amitié franco-allemande. Et la France, parce que c'est son intérêt et parce que c'est son choix, y occupera toute sa place, celle d'un allié libre mais solidaire, indépendant mais engagé (…)".